Introduction
Les plaies représentent un motif d’admission fréquent dans les services d’accueil des urgences avec 13% des admissions. La prise en charge des plaies est consensuelle et colligée dans les recommandations 2017 de la SFMU. La Guyane, par sa localisation équatoriale, présente de
nombreuses particularités épidémiologiques, d’un point de vu de l’infectiologie et socioéconomique essentiellement. Le but de notre étude est, dans un premier temps, d’étudier l’épidémiologie, et l’évolution des plaies aigües prises en charge au centre hospitalier de Cayenne et dans un second temps d’évaluer les pratiques professionnelles par rapport aux recommandations de la SFMU « plaies aigüe en structure d’urgence » de 2017.
Patients et méthode
Dans cette étude prospective, mono-centrique, observationnelle 183 patients ont été inclus sur une période de 2 mois du 3 septembre au 3 décembre 2018. 90 ont pu être contactés par téléphone à distance de la prise en charge pour une évolution de la cicatrisation. 93 ont été
perdus de vu.
Résultats
Sur la période de recueil, 4920 patients ont été admis aux urgences. Six cent vingt-quatre (12,7%) des entrées aux urgences avaient pour motif une ou plusieurs plaies aigües. Nous avons inclus 183 patients au cours de la période de recueil soit 29,3 % de l’ensemble des patients présentant une plaie aigüe. L’âge moyen était de 31 ans (9 mois-83 ans) et 8,7% avaient au moins un ATCD médical. Huit virgule sept pour cent (8,7%) présentaient un facteur de risque d’infection et 26.8 % des patients ont reçu un traitement antibiotique par Amoxicilline – Acide clavulanique. Les localisations prédominantes sont la tête et les mains avec respectivement 33,1% et 32% suivi par les membres inférieurs et les pieds représentant respectivement 10,5% et 11%. Quatre-vingt-onze patients (49.7%) ont répondu à l’appel téléphonique, les autres ont été considérés comme perdu de vu au bout de trois tentatives d’appel infructueuses. Dix-sept virgule huit pourcent (17.8 %) des patients qui ont pu être recontactés ont présenté des signes de surinfection et ont consulté à nouveau un médecin qui leur a administré un
traitement par antibiotique. Le taux de satisfaction concernant la cicatrisation était de 77,8%. Plusieurs écarts de pratiques ont pu être mis en évidences. On note l’utilisation des ATB, des antiseptiques, l’évaluation et la prise en charge de la douleur, la durée de retrait des points et
le lavage des plaies principalement.
Conclusion
Des infections cliniques bénignes ont été retrouvées chez près d’une personne sur cinq chez des patients prise en charge au centre hospitalier de Cayenne. Des écarts de pratiques ont été mis en évidences par rapport aux référentiels et nous avons choisis deux axes d’amélioration :
la prescription d’ATB et l’évaluation et la prise en charge de la douleur. Un protocole de service sera mis en place pour ces deux points. D’autres études seront nécessaires afin d’évaluer la diminution des écarts de pratiques concernant ces deux points.