RÉSUMÉ
CONTEXTE : En Guyane, les interactions avec le milieu aquatique sont fréquentes et il existe un risque d’envenimations par les poissons-chats ou par les raies, ces dernières étant particulièrement présentes dans les fleuves, rivières ainsi que sur le littoral. Ces envenimations, bien que rarement mortelles, peuvent être à l’origine de complications graves. Le manque de données sur ces incidents en Guyane a conduit à la réalisation de cette étude
OBJECTIFS : Décrire l’épidémiologie des envenimations par piqûre de raies et de poissons-chats ayant motivé un passage aux urgences de Cayenne sur les 10 dernières années
METHODOLOGIE : Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique menée sur les patients admis aux urgences du centre hospitalier de Cayenne dans les suites d’une envenimation par un animal aquatique entre Janvier 2014 et Décembre 2023. Les données cliniques et biologiques ainsi que les données de la prise en charge des victimes ont été recueillies.
RÉSULTATS : Les victimes envenimées, environ 24 par an, sont majoritairement des hommes (77%) jeunes (en moyenne 33ans). Rencontrées principalement entre Juin et Novembre, ces victimes sont touchées majoritairement aux membres inférieurs (80%). Ces envenimations se caractérisent par des signes d’inflammations importants et une douleur intense, calmée par la chaleur. Les abcès et dermo-hypodermites sont les complications les plus fréquemment rencontrées toutes causes confondues. Ces complications sont favorisées par la persistance de corps étrangers secondaires aux piqûres de poissons-chats, et par les ulcères qui font suite à 88% des piqûres de raies.
CONCLUSION : Motif rare de consultation, les patients envenimés par les raies et les poissons-chats doivent bénéficier d’une prise en charge de la douleur avec utilisation d’agents thermiques. Une surveillance rapprochée doit être programmée afin de dépister les potentielles complications infectieuses.
MOTS CLÉS : Raie, Poisson-chat, Envenimation, Guyane