Auteure : Clémence Bonnefoy
MOTS CLEFS : Body-Packing, Guyane Française, stupéfiants, cocaïne, hôpital de Cayenne
INTRODUCTION : La Guyane Française est un lieu de passage de la cocaïne vers l’Europe. Le nombre d’arrestations pour transport de cocaïne in corpore augmente exponentiellement ces dernières années. Depuis 2010, l’hôpital de Cayenne applique un protocole de prise en charge médicale des body-packers aux urgences. L’objectif était d’évaluer sa mise en application et de l’adapter aux dernières recommandations.
METHODE : Nous avons réalisé une première étude descriptive rétrospective incluant 282 patients hospitalisés pour transport de cocaïne in corpore au CHAR entre janvier 2010 et janvier 2016 et une seconde étude qualitative à partir d’entretiens de patients détenus au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly en avril 2016.
RESULTATS: L’ASP a confirmé le diagnostic dans 97% des cas. L’âge médian était de 24 ans. 2,8% des patients ont présenté des signes de gravité (7 toxidromes et 2 occlusions). Aucune chirurgie ou décès n’a été recensé. 28% des patients ont bénéficié d’un dépistage urinaire retrouvé positif dans 60,7% des cas. La durée médiane de séjour était de 1,8 jours. Une durée de séjour prolongée était significativement associée à la présence de signes digestifs, d’hypoglycémie ou d’ingestion au minima de 10 boulettes. 8 patients ont participé aux entretiens qualitatifs. La moyenne des sommes attendues était de 3800€ et une peine moyenne de 30 mois de prison.
CONCLUSION : L’augmentation du nombre de suspicion de body-packing impose une réorganisation globale de la prise en charge. Le protocole actuel est bien appliqué cependant la TDM abdomino-pelvienne représente désormais le gold standard et permettrait de diminuer le nombre de faux négatifs et de s’assurer de l’absence de boulette résiduelle.